Tout d’abord quelques chiffres qui donnent le tournis sur le nouveau Bâtiment situé près de la Porte de Clichy : 160 mètres de haut, 120 000 mètres carrés de plancher, 90 salles d’audience, 40 guichets d’accueil, 1 500 caméras, une salle des pas perdus de 5 000 mètres carrés et j’en passe...
Mais également 80 places de parking, pas de station de métro promise et un embouteillage permanent aux alentours.
Tout cela pour accueillir uniquement le Tribunal de Grande Instance et les Tribunaux d’instance et de la sécurité sociale de Paris ;
… alors que la cour d’appel, la cour d’assises, le conseil de prud’hommes et le Tribunal de Commerce ne déménagent pas !
… alors qu’il y a aussi en Région Parisienne un Tribunal de Grande Instance à Nanterre, à Versailles, à Bobigny, à Créteil, à Melun, à Meaux, à Evry et à Pontoise et 35 tribunaux d’instance !
Si l’on en croit le site du Tribunal il se définit par 5 adjectifs :
HISTORIQUE : « Un tribunal de style néoclassique, chargé d’histoire et niché au cœur de Paris, d’un côté ; un tribunal tout en hauteur et en transparence, symbole de modernité et tourné vers la métropole, de l’autre »
MODERNE : « De la profondeur de ses fondations à l’habillage de ses sommets, de ses coulisses techniques à la mise en valeur de ses façades, et de ses terrasses, le nouveau tribunal de Paris est le fruit d’une fusion parfaite entre ingénierie et qualité architecturale »
SÉCURISÉ : « Ses façades sont ainsi traitées pour résister à des explosions de forte puissance et prendre en compte les risques d’attentat. À l’intérieur, la rationalisation de l’accueil et des flux du public fait penser à l’organisation d’un aéroport, avec 1 500 caméras, 2 000 points de détection d’intrusion, 1 350 portes contrôlées par accès électronique et 500 interphones et vidéophones »
ACCESSIBLE :« Le tribunal de Paris, conformément à la réglementation en vigueur, permet l’accès et la circulation des personnes en situation de handicap. »
ÉCOLOGIQUE : « La conception du bâtiment du tribunal de Paris a intégré, dès le départ, les principaux objectifs de développement durable, en termes de consommation et de production énergétiques, de ventilation intérieure et de récupération des eaux de pluie. »
Je rajouterai EXORBITANT car n’y a qu’une information qui est pudiquement passée sous silence : c’est le coût global (supporté par l’Etat) : on parle de près de trois milliards d’euros !
Alors était ce nécessaire à l’aube de la révolution numérique judiciaire ?
Pierre Philippe Franc
Le nouveau palais de justice de Paris ouvre ses portes en avril
25/04/2018 | Sandra GOBERT | Articles
UNE ŒUVRE INDISPENSABLE OU UNE TOUR DE BABEL JUDICIAIRE ?